Bonjour et bienvenue pour la présentation du cinquième manuscrit du groupe d’Ada de ma liste ! Il s’agit de l’Évangéliaire d’Ada. Il est conservé à la Trier Stadtbibliothek sous la cote HS 22.


Détails
Il s’agit d’un manuscrit en parchemin relié de 172 folio.
Il a une taille de 366×240 mm.
Rédigé en latin sur deux colonnes, il date du VIIIe siècle (790-800)
On y retrouve des capitales romaines, de l’onciale romaine ainsi que de la caroline.
Description
L’Évangile d’Ada de la Bibliothèque scientifique de la ville de Trèves est considéré comme l’un des manuscrits enluminés les plus importants de l’époque carolingienne. Écrit vers 800 ans à l’école de cour de Charlemagne, le codex contient le texte latin des quatre évangiles.
Le texte est accompagné de récits pleine page des quatre évangélistes. Ils s’associent au modèle des anciens portraits impériaux et transfèrent ce modèle dans un contexte chrétien. Les Évangiles d’Ada constituent le manuscrit directeur de l’école de cour de Charlemagne. Les dix manuscrits survivants de l’École de la Cour ont été officiellement reconnus comme Mémoire du monde de l’UNESCO en mai 2023.
Le nom « Ada » fait référence à une sœur présumée de l’empereur Charlemagne. On dit qu’il a fait don du manuscrit et en a fait don à l’abbaye de Trèves St. Maximin. Le codex est resté là pendant près de mille ans jusqu’à la dissolution de l’abbaye au cours de la sécularisation. Depuis 1818, l’Évangéliaire d’Ada est l’un des trésors les plus importants de la bibliothèque scientifique de la ville de Trèves.
La reliure actuelle de l’Évangéliaire date de 1499. Le fondateur était Otto von Elten, l’abbé de Saint-Maximin à l’époque. La reliure, entièrement faite d’or et d’argent et sertie de pierres précieuses, contient un programme de figures liées à l’abbaye Saint-Maximin. La pierre (camée) située au centre remonte à l’antiquité tardive. Il représente la famille de l’empereur Constantin le Grand au moment de leur apothéose.
Photo









Le dessin
De tous les manuscrits du groupe, c’est celui qui, à mon sens, est le plus abouti au niveau du dessin. Que ce soit pour les décors (qu’ils soient architecturaux, géométriques, végétaux ou animaliers) ou les personnages.
Chaque page regorge de détails, et chacune d’elle est différente. Le travail fait dans les encadrements est monumental.
Quant aux personnages… ! On retrouve les mêmes poses que dans les manuscrits précédents, ainsi que le même genre de mise en scène. Les évangélistes sont dans la posture de l’écrivain, installés dans un décor antiquisant avec siège, coussin et draperies. Les proportions sont réalistes, même si les poses le sont un peu moins.
La couleur
La palette de couleurs tourne autour du rose, du orange, du bleu et du vert qui sont mis en contraste : rose et bleu, orange et bleu, orange et rose, le vert servant à casser un peu le trio que forment les autres couleurs.
Les couleurs sont travaillées en camaïeux et la pose de pigments est très soignée.
Mon avis
De tous les manuscrits du groupe, je crois que celui-ci est sans conteste mon préféré. La palette de couleurs est harmonieuse, le travail fait autour des drapés est fantastique, le dessin est réglé au millimètre… Et les courbes… !
Le portrait de Saint Marc est juste fabuleux, que ce soit à cause de son expression, la courbe formée par le côté droit de sa tête et son cou ou les plis du dais qui se trouve derrière lui.
Jouons encore au jeu des sept erreurs !



Et vous, qu’en pensez-vous ?
Dites-moi en commentaire quel est le portrait que vous préférez !
Sources : Trier Stadtbibliothek
C’est vrai qu’il est fabuleux ce manuscrit ! Je partage ton avis, il est certainement le plus beau de la série que tu nous a présenté.