Le gesso

Si les techniques de peinture ont évolué au cours des siècles, il en va de même pour la pose de l’or. Outrageusement utilisé durant la renaissance carolingienne, l’or reste présent dans les manuscrits quelle que soit l’époque. Mais la manière de le poser se perfectionne. Appliqué sur des mordants végétaux ou animaux, il l’est également sur des mixtions, dont la plus connue : le gesso

Si le mordant phare du début du Moyen-Âge est la détrempe, cette dernière est petit à petit remplacée par le gesso. En faisant mes recherches sur le sujet, je suis tombée sur la vidéo d’une femme qui faisait une démonstration de la préparation du gesso. Mot qu’elle prononçait avec un accent italien. Curieuse, j’ai poussé ma réflexion pour découvrir qu’en italien, gesso veut dire plâtre.

Mais alors, qu’est-ce donc que le gesso ?

Qu’est-ce que le gesso

En dorure, le gesso est un mélange blanc de Meudon et de colle de peau. Il sert à apprêter des surfaces et à les lisser pour accueillir la feuille d’or en garantissant le moins d’imperfections possibles.

Mais en enluminure, la recette est un peu différente. Si les ingrédients de base (colle de peau et blanc de Meudon) restent les mêmes, on leur en ajoute d’autres pour en modifier la composition et la texture. Notamment du bol d’Arménie.

Je n’ai pas réussi à trouver de recette précise ou détaillée du bol d’Arménie. Un article que j’ai lu indique qu’il ne s’agit que d’argile rouge. Sur une vidéo, il s’agissait d’ocre rouge et de colle. Mais dans cet article, l’autrice explique d’après ses références qu’il s’agit en réalité d’un mélange plus complexe composé principalement d’argile rouge très fine, d’oxyde de fer et de corps gras.

Pour moi, le mystère reste donc entier. Je sais simplement que le gesso qu’utilisent les enlumineurs est généralement composé de blanc de Meudon, de colle de poisson et de bol d’Arménie.

Le blanc de Meudon permet de lui donner sa texture pâteuse donc la finesse le rend facile à lisser. La colle de peau et l’argile lui donnent de la souplesse et permettent l’adhérence de la feuille d’or.

Comment est-il travaillé

Le gesso peut se présenter sous plusieurs formes. Celles-ci dépendent de la manière dont il a été préparé : soit il sera liquide, soit il sera solide.

Liquide, il pourra être posé tel quel. Solide, il faudra le réhydrater en le mélangeant avec de l’eau pour lui donner une texture crémeuse.

Pour la pose, je recommande de le travailler comme un pigment. Il faut superposer des couches fines et attendre que la précédente sèche avant de poser la suivante. L’intérêt du gesso est qu’il peut être travaillé en épaisseur. Il suffit alors de multiplier les couches autant que nécessaire pour obtenir le volume souhaité.

Une fois qu’il est bien sec, il est préférable de le poncer pour éliminer toutes les aspérités. Et pour poser la feuille d’or, un peu d’humidité suffira à le réactiver.

Enfin, une fois l’or posé, la souplesse du gesso permet de brunir l’or à l’agate et de lui donner un effet miroir.

A retenir 

Le gesso : 

• Est un mélange composé principalement de blanc de Meudon, de colle de peau et de bol d’Arménie. 
• Sert à accueillir la feuille d’or et peut être posé en volume. 
• Doit être poncé avant avant la pose de l’or pour être certain de n’avoir aucun défaut. 
• Est suffisamment souple pour brunir l’or une fois posé, et ainsi obtenir un effet miroir.

Voilà qui est tout pour cet article. J’espère qu’il vous aura plu! 

Je dois avouer que j’aurais aimé pousser un peu plus mes recherches, mais pour une introduction en la matière, je me contenterai de cela pour le moment. J’espère que vous aussi !

Sur ce, je vous dis à très bientôt !