C’est une question que l’on m’a récemment posée et que je trouvais assez intéressante. Car en effet, quand on contemple tous les styles que propose l’enluminure, il est difficile de faire un choix. Cette semaine, je vous dis donc par quel type d’enluminure il est préférable de commencer quand on se lance.
Quand je suis entrée à l’école d’enluminure, le programme avait été établi de manière à ce que ceux qui ne savaient pas dessiner puisse acquérir des bases solides et progresser continuellement. Cette approche était certes pragmatique, mais j’ai longtemps dû ronger mon frein avant d’apprendre enfin les styles qui me plaisaient. Seulement, entre cœur et raison, que choisir ? Par quel type d’enluminure commencer ?
Faire ce qui vous plaît
La première réponse que je pourrais vous servir serait d’y aller avec le cœur, et de choisir le type d’enluminure qui vous plaît.
L’avantage : Le sujet choisi vous passionnera et vous aurez à cœur de le réussir. Vous vous appliquerez peut-être plus que si vous travailliez un sujet imposé et peut-être cela vous donnera-t-il la motivation pour avancer plus vite.
L’inconvénient : Vous pourriez être trop gourmand et choisir un sujet au-dessus de vos capacités de débutant. Comprenez-moi bien, il n’y a pas de mal à être ambitieux. Mais le risque, ici, est de vous décourager devant la tâche à accomplir et d’obtenir le résultat inverse que celui recherché : la frustration.
Aller au plus simple
La réponse plus pragmatique que j’aurais envie de donner serait donc d’aller au plus simple et de choisir le type d’enluminure en fonction de vos capacités.
En effet, si vous débutez, que vous ne savez ni dessiner ni peindre, le mieux est encore d’aborder un style sans trop de fioritures. Et je vous dis cela alors que j’ai rongé mon frein en abordant ces styles quand j’ai débuté. Mais, c’est que je savais déjà dessiner.
L’avantage : Aborder des styles simples vous permettra d’acquérir des bases que vous pourrez solidifier au fil de temps et de votre progression en difficulté. Et si vous avez déjà des bases en dessin, cela vous permettra de les renforcer d’autant plus.
L’inconvénient : souvent, les styles d’enluminure les plus simples ont la réputation d’être ennuyeux. Cela à cause de leurs traits naïfs, de leurs couleurs souvent très vives et tranchées. Mais également, je pense, parce qu’il n’y a pas ✨d’or✨, et que, soyons honnêtes, tout le monde aime l’or !
Non ? Je suis vraiment la seule ?? 😀
Cependant, ne vous y trompez pas. Pour avoir abordé le style mozarabe dans mon manuscrit de fin d’études, je peux vous confirmer que les styles paraissant les plus simples ont également leurs lots de difficultés.
Un entre-deux
Et pourquoi pas essayer de trouver un entre-deux?
Vous n’aimez pas les formes trop compartimentées du style mérovingien. Très bien, mais vous ne voulez pas trop vous arracher les cheveux face à une pleine page pleine de feuilles d’acanthe gothiques. Dans ce cas, essayez de trouver des compromis.
Soit en choisissant les styles intermédiaires, soit en travaillant un motif à la fois sans vous lancer dans un projet trop ambitieux.
Concrètement
Les sujets les plus simples sont ceux tirés de l’enluminure mérovingienne et mozarabe.
En effet, ces deux styles ont pour caractéristique des traits naïfs et des formes compartimentées. Certes, ils n’ont pas d’or, mais ils vous permettront de vous familiariser avec le dessin et la peinture sans trop vous mettre de pression.
Vous pouvez également choisir quelques motifs de l’enluminure insulaire, tels que les portraits d’évangélistes. Mais je vous déconseille de vous jeter dans le bain des labyrinthes et des spirales d’entrée de jeu. Ce serait le meilleur moyen de vous décourager, car s’ils sont très beaux, ils sont également extrêmement difficiles à réaliser.
Voilà, maintenant vous connaissez mon avis sur la question de quel type d’enluminure aborder quand on commence à peindre. Evidemment, ces conseils me sont personnels et libre à vous de procéder comme vous le voudrez ! L’important est que vous y preniez du plaisir !
J’espère en tout cas que cet article vous aura plu ! Avant de partir, dites-moi donc en commentaire par quel style d’enluminure vous avez commencé à peindre, et quelles étaient les facilités et difficultés que vous avez rencontré en cour de route.
Sur ce, je vous dis à très bientôt !