Bonjour et bienvenue pour la présentation du troisième manuscrit du groupe d’Ada de ma liste ! Il s’agit de l’Évangéliaire d’or, ou Codex Aureus. Il est conservé à la British Library sous la cote Ms Harley 2788.
Détails
Il s’agit d’un manuscrit en parchemin relié de 208 folio.
Il a une taille de 365×250 mm.
Rédigé en latin sur deux colonnes, il date du IXe siècle (800-825)
On y retrouve des capitales romaines pour les titres, de l’onciale romaine pour les sous-titres et les évangiles, ainsi que de la caroline pour la préface.
Description
Cet évangéliaire d’or reprend la version du texte de St Jérôme. Il a été écrit vers l’an 800 sous l’influence, et peut-être même, à la cour de Charlemagne. Il est connu parfois sous le nom de Codex Aureus, car le texte principal est écrit en lettres d’or. Son histoire est inconnue jusqu’en 1720, date à laquelle il fut acheté pour 1 100 florins (environ 100 £) à La Haye, à la vente de la bibliothèque de Jean Jacques Charron, (Marquis de Ménars, président à Mortier du Parlement de Paris) pour Robert Harley (comte d’Oxford) avant qu’il n’entre dans la librairie du British Museum.
Ce volume est l’un des plus splendides spécimens d’un groupe de manuscrits produits sous le règne de Charlemagne, résultat de l’encouragement de ce monarque à l’étude et à la circulation des Écritures. Ces manuscrits se distinguent par la beauté de leurs écriture et la beauté de leur ornementation.
L’ornementation montre fortement l’influence du style insulaire, notamment dans les dessins entrelacés, qui, bien que pas aussi élaborés que dans les Évangiles de Lindisfarne et ses semblables, sont pourtant fréquemment employés dans les grandes initiales et dans les bordures.
L’évangéliaire d’or est étroitement lié en termes de style et d’exécution aux trois autres manuscrits de ce groupe, en particulier, l’évangéliaire d’Ada (Codex Adae), l’évangéliaire de St Médard de Soissons (BNF ms. latin 8850) et l’évangéliaire de Centula ou de St Riquier.
Source : Facsimiles of Biblical Manuscripts in the British Museum, ed. by Frederic G. Kenyon (London: British Museum, 1900), no. XIII.
Photos
Le dessin
Ce manuscrit est vraiment fabuleux par sa richesse, et je vous invite vraiment à aller le feuilleter, car il regorge de détails.
Les portraits des évangélistes et leur pages d’incipit sont décorés avec finesse, tout comme les pages du texte qui suivent et dont les cadres sont encore une fois tous différents.
Il y a des motifs végétaux et géométriques en frise, dont beaucoup d’entrelacs. On trouve également des imitations d’orfèvrerie et de petits animaux (oiseaux, lions).
Les décors suivent une fois de plus les critères architecturaux antiques. En effet, les pages de portraits sont entourées de décors à colonnades. Tous les évangélistes sont mis en scène, posant sur de riches fauteuils rembourrés de coussins et décorés de draperies. Eux-mêmes sont vêtus à la manière antique.
Il y a un semblant de perspective qui donne un peu de profondeur, mais rien de très élaboré.
La couleur
Cette fois-ci, les pages ne sont pas pourprée, ce qui permet d’admirer la richesse de la palette.
Elle est d’ailleurs très vive et éclatante !
Pour les bleus, on trouve de l’indigo et ce qui pourrait ressembler à du lapis lazuli ou du bleu de cuivre. Pour les verts, il y a du vert de cuivre et sans doute du vert composé. Il y a de l’orpiment et de l’ocre pour les jaunes, du minium, du folium et des terres pour les rouges, du blanc de plomb et du noir de carbone.
Des associations sont faites, notamment entre le bleu et le orange (Matthieu et Marc), ainsi qu’entre le vert et le pourpre (Luc et Jean). Marc et Jean sont également vêtus d’or, tandis que les vêtements de Matthieu et Luc sont exécutés aux pigments seulement.
Concernant les métaux, l’or et l’argent sont utilisés.
Mon avis
J’aime vraiment ce style à cause de sa simplicité et de son efficacité. Tout est à sa place, tout est cohérent dans la mise en page, le style graphique est fin, soigné, assuré… !
Tout comme le manuscrit précédent, j’adore la rondeur et la douceur du trait, ainsi que la certaine nonchalance des pauses des évangélistes Marc et Jean.
Les associations de couleurs fonctionnent très bien entre elles et les couleurs sont d’ailleurs très vives, mais pas criardes. J’adore les techniques utilisées pour rendre les drapés et leur donner vie.
Pour comparer, voici le manuscrit des semaines précédentes et celui de cette semaine mis côte à côte.
On voit clairement que les manuscrits ont été copiés les uns sur les autres, même si les poses ont parfois changé de personnage entre temps.
Dites-moi en commentaire quelle version vous préférez !
Voilà pour cette présentation de l’Evangéliaire d’or. J’espère que la présentation de ce manuscrit vous aura plu !
A très bientôt !