Bonjour et bienvenue pour la présentation du sixième manuscrit du groupe d’Ada de ma liste ! Il s’agit de l’Évangéliaire de Lorsch, ou Codex Aureus Laurensius. La première partie de ce manuscrit est conservée à la Bibliothèque Nationale de Roumanie sous la cote MS II 1, et la seconde est conservée à la Bibliothèque Vaticane sous la cote pal.lat.50.
Détails
Première partie
Il s’agit d’un manuscrit en parchemin relié de 111 folio.
Il a une taille de 367×268 mm.
Deuxième partie
Il s’agit d’un manuscrit en parchemin relié de 128 folio.
Il a une taille de 375×270 mm.
Rédigé en latin sur deux colonnes, il date du IXe siècle (810)
On y retrouve des capitales romaines, de l’onciale romaine ainsi que de la capitale rustique.
Description
Le manuscrit original a été séparé en deux codex distincts, l’un conservé en Roumanie, l’autre au Vatican. Il a été réalisé à l’école de la cour d’Aix-la-Chapelle en 810, probablement sur ordre de Charlemagne.
Les couvertures originales, contemporaines du manuscrit, ont été exécutées selon la technique chryséléphantine.
Dans la littérature occidentale, le manuscrit est connu sous le nom de : DAS LORSCHER EVANGELIAR (L’évangéliaire de Lorsch).
Le manuscrit devient la propriété du monastère bénédictin de S. Nazarius à Lorsch, apparaît dans le catalogue de la bibliothèque de l’ordre, écrit en 1860, sous le titre : « Evangelium scriptum auro pictum habens tabullas eburneas » (Évangélique écrit et peint avec de l’or avec des couvertures en ivoire).
En 1556, le manuscrit arrive à la bibliothèque de Heidelberg, et a probablement déjà été séparé en deux. En 1782, l’évangéliaire de Lorsch Part I est acheté par l’évêque de Transylvanie, Ignatius Batthyáni, au cardinal de Vienne, l’archevêque Christophor Migazzi.
Le texte est écrit en 2 colonnes, 31 lignes par page (280 x 180 mm), avec de l’encre dorée en onciale romaine. La capitale rustique a été utilisée pour les tables de concordance et certaines parties du texte. Glose manuscrits marginaux au texte.
Photo
Le dessin
Le dessin est encore une fois très abouti. Au niveau des décors, notamment dans les encadrements, les motifs décoratifs sont très fins et très réguliers. En ce qui concerne les personnages, leurs proportions sont réalistes, bien qu’encore une fois leur poses le soient moins.
Les traits des personnages sont plus fins et plus réalistes que ceux de l’évangéliaire d’Ada, et je trouve qu’on se rapproche plus des techniques byzantines, avec de grands yeux et des nez très allongés et un eu pointus.
Il y a toujours un semblant de perspective apporté par le décor dans lequel les évangélistes sont mis en scène.
La couleur
Si le style graphique est assez cohérent dans tout le manuscrit, il y a une réelle séparation entre les deux premiers évangélistes et les deux derniers. La palette de couleurs reste la même et tourne autour du rose, du orange et du bleu. Le vert est beaucoup moins représenté ici, voire pas du tout. Les couleurs sont associées entre elles, en gardant le orange comme dominante, mais les deux premiers évangélistes sont peints dans des teintes violacées tandis que les deux derniers le sont dans des teintes de bleu.
Au niveau de la technique de peinture, là aussi je trouve qu’il y a une séparation entre les deux parties du manuscrit. Pour la première, je trouve qu’on se rapproche de l’enluminure byzantine dans la manière de peindre les ombres et les lumières dans les visages, et sur la peau de manière générale. C’est un peu moins flagrant dans la seconde.
Quoi qu’il en soit, la pose de pigments est soignée.
Mon avis
Encore une fois, ce manuscrit est un chef-d’œuvre. Sa réalisation est soignée et ce qui me marque le plus dans les pages que je vous présente sont les décors des portiques sous lesquels Matthieu et Marc se tiennent.
La manière dont sont travaillées les couleurs en camaïeu donne l’impression que la lumière se reflète sur l’arc du portique et je trouve ça tout simplement fantastique.
Cela dit, la rondeur des visages de l’évangéliaire d’Ada me manque un peu, même si j’aime beaucoup les expressions de celui-ci.
Jouons encore au jeu des sept erreurs !
On est d’accord, ça n’a rien à voir ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Dites-moi en commentaire quel est le portrait que vous préférez !
Sources : Bibliothèque Numérique Roumaine