Quelles sont les couleurs qui composent la palette byzantine ? Comment étaient-elles utilisées ?
C’est ce que je vous explique aujourd’hui !
Tout comme les styles ottonien et anglo-saxons, j’ai découvert le style byzantin lors des recherches que j’effectuais pour la réalisation de mon manuscrit. J’étais vraiment curieuse d’en découvrir la palette, car elle est si riche qu’elle permet une infinité de nuances.
Introduction
Comme je l’expliquais dans mon précédent article, l’iconographie de l’enluminure byzantine est surtout basée sur :
- Une intention théologique marquée
- Représentation des cycles de la vie du Christ et des Saints
- Représentation des Rois
- Mise en relation entre les Empereurs et le Divin
Les couleurs vives et éclatantes ont donc joué un rôle important dans la représentation de la spiritualité dans l’art byzantin et ont contribué à créer une esthétique unique qui reflétait les croyances religieuses de l’époque.
La palette byzantine
L’enluminure byzantine couvrant la période allant du Ve au XVe siècle, elle ne cesse de s’enrichir au fil des années. Pour constater son évolution, je vais donc repartir de la liste des pigments utilisés à l’époque mérovingienne, entre les Ve et VIIIe siècles.
Souvenez-vous-en .Elle était composée de :
- Blanc : blanc de plomb ou de craie
- Jaune : orpiment et ocre jaune
- Rouge : minium, vermillon, pourpre (murex, cochenille), folium
- Vert : vert-de-gris, malachite, verts composés
- Bleu : indigo, bleu de cuivre, azurite, lapis-lazuli
- Noir : noir de fumée
- Brun : terres, ocre rouge
Blanc
Dans l’enluminure byzantine, le pigment blanc le plus couramment utilisé était la craie ou le blanc de plomb.
Le blanc était un pigment important dans l’art byzantin car il permettait de créer des reflets et de mettre en valeur les autres couleurs, en particulier l’or, qui était largement utilisé pour orner les manuscrits.
Jaune
Le jaune était très peu utilisé dans l’enluminure byzantine, la plupart du temps étant remplacé par l’or. Il servait surtout à éclaircir des verts ou des bruns et leur donner plus de lumière.
Pour créer du jaune, les artistes byzantins utilisaient plusieurs pigments naturels, dont les plus courants étaient l’orpiment, la terre d’ombre jaune et le safran.
Rouge
Le rouge était une couleur importante dans l’art byzantin, symbolisant le sang et la vie, et était souvent utilisé pour représenter le Christ, les martyrs et les saints. Pour créer du rouge dans l’enluminure byzantine, les artistes utilisaient une variété de pigments naturels, dont les plus courants étaient le cinabre et le minium, tous deux hautement toxiques, l’oxyde de fer, la garance et le kermès.
Vert
La plupart des pigments verts étaient produits à partir d’oxydes et de carbonates de cuivre, donnant plusieurs teintes de différentes intensités, tels que le vert-de-gris ou la malachite. Cette couleur était associée à la richesse, la prospérité, la renaissance.
Bleu
Les pigments utilisés pour créer du bleu dans l’enluminure byzantine étaient principalement des pigments minéraux tels que l’azurite et la lazurite (lapis-lazuli). Ces minéraux étaient extraits de carrières en Égypte, en Asie centrale et en Afghanistan et étaient précieux et coûteux. Ils étaient souvent réservés aux œuvres les plus importantes et les plus sacrées.
Noir
Le noir était généralement produit à partir de la combustion d’autres éléments et on obtenait ainsi des pigments tels que le noir de fumée, de suie, de cendre et d’ivoire. Il pouvait également être obtenu grâce au mélange d’autres couleurs de la palette.
Dans certaines enluminures, le noir était utilisé pour mettre en valeur les couleurs voisines, créant ainsi un fort contraste et une impression de profondeur. De manière générale, les enlumineurs byzantins utilisaient le noir de manière subtile et stratégique pour donner du relief et de la dimension aux figures et aux motifs.
Brun
Les pigments bruns pouvaient avoir différentes origines, la plupart du temps minérales : l’ocre, les terres d’ombre et de Sienne, le Cassel. Il servait souvent à créer du relief dans les enluminures en ombrant d’autres pigments mais pouvaient également être utilisés seuls.
A retenir
La palette de couleurs byzantine se compose de :
- Blanc : Blanc de plomb, de craie, d’argile
- Jaune : Orpiment et ocre jaune
- Rouge : Cinabre, vermillon, oxyde de fer, minium, garance, kermès
- Vert : oxydes de fer et terres
- Bleu : azurite et lazurite, indigo
- Noir : noir de fumée, de cendre, de suie, d’ivoire
- Brun : terres d’ombre et de Sienne, ocres, cassel
Et vous, qu’en pensez-vous ?
La palette de couleurs byzantine vous fait-elle penser à un arc-en-ciel ?
Comment la trouvez-vous ?
Dites-moi tout en commentaires !