Mercredi, c’est manuscrit !
Cette semaine, je vous présente le dernier manuscrit pour illustrer mes propos concernant l’enluminure insulaire. Il s’agit d’un évangéliaire, les Evangiles de St Gatien de Tours, conservé à la Bibliothèque Nationale de France sous la cote NAL 1587
Description
Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 109 folios.
Il a une taille de 300x240mm.
Rédigé en latin, il date du VIIIe-IXe siècles.
On y retrouve des lettres capitales décorées, la semi-onciale insulaire et des annotations en minuscule caroline.
Photos
Mon avis
Je suis tombée sur ce manuscrit un peu par hasard, et plutôt que de vous présenter un manuscrit présentant l’apogée de la technique insulaire, j’ai préféré vous montrer celui-ci. Pourquoi ? Parce que je le trouve parfait dans son imperfection.
Eh oui, je fais partie de ces gens qui trouve intéressant ce que certains trouveraient moches ! Que voulez-vous ! Cette double page a beau être bizarre, je trouve que sa composition est très bonne et que l’artiste n’a rien à envier à Picasso :p !
On retrouve tous les éléments typiques de l’enluminure insulaire : une page tapis avec des formes cloisonnées et une répartition des motifs très logique et équilibrée. A ce niveau, on en a pour tous les goûts : des nœuds d’entrelacs, des animaux déformés et des grènetis !
En ce qui concerne les couleurs, c’est la même chose : le jaune orpiment est bien présent, le vert également, ainsi que le orange minium. Je pense d’ailleurs que les parties un peu sombres qui tendent vers le violet viennent de son oxydation.
Côté calligraphie, la lettrine monumentale est un peu tremblotante et les capitales runiques déséquilibrées, mais la hiérarchie est présente. Il faut également noter l’effort qui a été fait de colorer une ou deux lettres de chaque mot !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Êtes-vous de ceux qui trouvent de l’intérêt même dans les représentations les plus étranges ? Ou n’aimez-vous que ce qui est net et précis ?
Donnez-moi vos avis et ressentis en commentaire !