Archives mensuelles : novembre 2022

Mercredi, c’est manuscrit ! Cette semaine, je vous présente un nouveau manuscrit, toujours pour illustrer mes propos concernant l’enluminure insulaire. Il s’agit du Livre de Cerne, conservé à la Cambridge University Library sous la cote MS LI.1.10. Description Il s’agit d’un codex composite en parchemin relié de 98 folios. Il a une taille de 285x228mm. Rédigé en latin et vieil anglais, il date du IXe siècle (c. 820-840). On y retrouve des lettres capitales, de la semi-onciale et de la minuscule insulaire. Photos Mon avis Voici encore un bel exemple d’enluminure insulaire. Beaucoup plus sobre que les Evangiles de Lindisfarne que je vous ai présenté les semaines passées, j’apprécie malgré tout les décors de ce manuscrit. On retrouve bien le graphisme propre à l’insulaire, avec les yeux des personnages en amandes, les plis des vêtements en tubes, les spirales et les entrelacs. Au niveau de la palette, je la trouve…

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Qu’est-ce que l’enluminure insulaire ? A quelle époque se développe-t-elle ? Quelles sont ses origines et ses caractéristiques ? C’est ce que je vous explique aujourd’hui ! Définition L’enluminure insulaire regroupe les manuscrits produits dans les Îles Britanniques et en Irlande du VIe au IXe siècle. On peut également y rattacher des manuscrits produits sur le continent et ayant le même genre de caractéristiques. Origines et contexte L’art Copte Les Coptes sont un groupe ethnoreligieux venant du nord de l’Afrique, principalement d’Egypte, et l’enluminure insulaire tire ses origines de leur art. Il s’opère un syncrétisme religieux chez les Coptes entre chrétienté et iconographie pharaonique. De ce fait, on retrouve dans l’art chrétien Copte des représentations inspirées de modèles pharaoniques. Ces représentations se retrouvent ainsi dans l’art insulaire, tels que :  Comment l’art copte s’est-il retrouvé dans les Îles Britanniques et en Irlande ? Grâce aux échanges et aux voyages :…

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Mercredi, c’est manuscrit ! Cette semaine, je m’attarde sur les Evangiles de Lindisfarne, car vu la richesse du manuscrit, je trouvais dommage de ne vous présenter que la page d’Incipit. Si vous voulez avoir le vertige, vous êtes au bon endroit ! Description Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 259 folios. Il a une taille de 365x275mm. Rédigé en latin et vieil anglais, il date du VIIIe siècle (c. 700). On y retrouve la semi-onciale insulaire ainsi que des lettres runiques. Photos Mon avis Alors que la semaine dernière, je m’attardais sur la page d’Incipit, avec sa lettrine monumentale et sa hiérarchie d’écriture, je voulais cette semaine vous présenter plus en détail la page tapis se situant à sa gauche. Et quand je dis “plus en détail”, je pense que c’est la moindre des choses quand on voit le foisonnement d’éléments qui se trouve dans cette page !…

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Mercredi, c’est manuscrit ! Cette semaine, je commence une série de manuscrits insulaire. Le premier que je vous propose est conservé à la British Library sous la cote Cotton MS Nero D IV. Il s’agit des Évangiles de Lindisfarne. Description Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 259 folios. Il a une taille de 365x275mm. Rédigé en latin et vieil anglais, il date du VIIIe siècle (c. 700). On y retrouve la semi-onciale insulaire ainsi que des lettres runiques. Photos Mon avis Voilà une double page typique des évangéliaires de l’époque avec à gauche, une page d’illustration et à droite une page comportant les premières lignes du texte. La particularité des manuscrits insulaire réside dans leurs types d’illustrations. En effet, la page de gauche est ce qu’on appelle une page tapis : elle est recouverte de motifs intriqués à la manière d’un tapis. Mais que ce soit à gauche…

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Quelles sont les écritures insulaires ? Quand apparaîssent-elles ? Quelles sont leurs caractéristiques ? C’est ce que je vous explique aujourd’hui ! Lors de ma formation, la période insulaire est la dernière que nous ayons abordée alors que nous nous étions penchées sur les autres de façon chronologique. De ce fait, nous sommes passés des écritures gothiques à un retour vers le passé. Malgré tout, la difficulté était au rendez-vous ! Définition Les écritures insulaires sont les différentes calligraphies utilisées pour la rédaction de manuscrits à partir du Ve siècle dans les îles Britanniques, et jusqu’au XIIe siècle. Origines L’alphabet latin est apporté dans les îles Britanniques au Ve siècle avec la chrétienté. Il sert notamment à la rédaction de livres religieux, tels que les Évangéliaires et les Psautiers. Mais ça n’était pas la première forme d’écriture. En effet, avant l’arrivée de l’alphabet latin, les peuples britanniques utilisaient une forme…

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Mercredi, c’est manuscrit ! Voici donc le dernier manuscrit que je vous présenterai dans le cadre de ma série d’articles sur l’enluminure gothique. Il s’agit à nouveau d’un manuscrit conservé à la British Library sous la cote Add MS 15254 Description Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 289 folios. Il a une taille de 515x360mm. Rédigé en latin aux Pays-Bas, il date du XVe siècle (c. 1430). On y retrouve une gothique textura. Photos Mon avis Pour le coup, il s’agit d’un manuscrit monumental. J’ai voulu vous le présenter malgré les ajouts qui y ont été faits, car j’adore la finesse de cette lettrine monumentale dans laquelle est représentée la Création. La mise en page reste très sobre, sur deux colonnes. La partie de gauche est majoritairement occupée par la lettrine et le texte vient s’y coller. Je trouve d’ailleurs la calligraphie très soignée et élégante. Concernant la…

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Mercredi, c’est manuscrit ! Pour cette dernière vague de manuscrits gothiques, je vous propose un autre grand classique de l’enluminure de la fin du Moyen-Âge : la Bible moralisée. Pour savoir ce qu’est une Bible Moralisée, rendez-vous demain (sur Instagram). Le premier manuscrit que je vous présente est conservé à la British Library sous la cote Add MS 15248 Description Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 283 folios. Il a une taille de 295x210mm. Rédigé en français et latin aux Pays-Bas, il date du XVe siècle (c. 1455). On y retrouve une gothique bâtarde. Photos Mon avis Voici un très bel exemple de mise en page typique de l’enluminure du XVe siècle avec sa scène (la Création), sa lettrine et ses décors. Les couleurs sont vives et le trait délicat. On retrouve évidemment le bleu, le rouge et le vert qui sont posés en aplats et transparences. L’or…

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