Quelles sont les écritures insulaires ? Quand apparaîssent-elles ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
C’est ce que je vous explique aujourd’hui !
Lors de ma formation, la période insulaire est la dernière que nous ayons abordée alors que nous nous étions penchées sur les autres de façon chronologique. De ce fait, nous sommes passés des écritures gothiques à un retour vers le passé. Malgré tout, la difficulté était au rendez-vous !
Définition
Les écritures insulaires sont les différentes calligraphies utilisées pour la rédaction de manuscrits à partir du Ve siècle dans les îles Britanniques, et jusqu’au XIIe siècle.
Origines
L’alphabet latin est apporté dans les îles Britanniques au Ve siècle avec la chrétienté. Il sert notamment à la rédaction de livres religieux, tels que les Évangéliaires et les Psautiers.
Mais ça n’était pas la première forme d’écriture. En effet, avant l’arrivée de l’alphabet latin, les peuples britanniques utilisaient une forme d’écriture dite oghamique.
L’écriture oghamique est un système qui utilise des traits tracés perpendiculairement à une ligne.
Il y avait une correspondance entre alphabet romain et oghamique que seuls les druides connaissaient entre les IVe et Ve siècles. Mais c’est évidemment l’alphabet latin qui a subsisté.
Pour le tracer, il existait deux types de lettres :
Les rondes : elles sont un dérivé de l’onciale utilisée sur le continent et de la demi-onciale que l’on nomme semi-onciale insulaire.
Les anguleuses : elles utilisent moins d’espace et économisent du parchemin. Elle est donc beaucoup plus utilisée. On l’appelle la minuscule insulaire. C’est une création née de l’utilisation de la semi-onciale cursive et caractérisée par l’emploi de nombreuses abréviations.
Evolution
Les écritures insulaires sont utilisées dans les manuscrits jusqu’au Xe siècle. A cette époque, une nouvelle forme d’écriture est créée, dérivée cette fois-ci de la caroline : la minuscule anglo-saxonne.
Au XIIe siècle, la minuscule anglo-saxonne est à son tour remplacée par la gothique primitive et l’écriture insulaire n’est plus utilisée que pour écrire la langue gaélique.
Utilisation
Les écritures insulaires, comme celles utilisées sur le continent, le sont pour rédiger avant tout des manuscrits d’ordre religieux, comme des Psautiers, des Évangéliaires, des Epitres, les Actes des Apôtres, etc.
La particularité des manuscrits insulaire réside dans ses initiales ornées.
En effet, leur style est sans précédent dans la calligraphie gréco-romaine. Elles seraient l’apport des peuples nordique et insulaire à l’art chrétien.
Ces initiales se seraient développées par la vénération témoignée aux écritures saintes. Ainsi, la lettre participe à ce qu’elle exprime et on lui attribue un caractère sacré : la parole divine est fixée par l’écriture.
Les initiales sont ainsi amplifiées. Cette coutume, née en Europe septentrionale, s’est sur-développée dans les îles britanniques. Elles servent à marquer la nature sacrée du texte qui suit.
Les ornements qui la décorent sont plus que cela. Ils sont l’image d’une nature domptée, signifiant la puissance spirituelle des Saints et de la Grâce Divine.
Difficultés
La difficulté dans les écritures insulaire réside dans la régularité des formes, l’équilibre entre forme et contre-forme, ainsi que dans la maîtrise des abréviations et des ligatures.
A retenir
Les écritures insulaires :
- Désignent les écritures utilisées dans les îles britanniques du Ve au XIIe siècle.
- Sont constituées d’une écriture ronde dérivée de l’onciale et la demi-onciale : la semi-onciale insulaire et d’une écriture anguleuse dérivée de la demi-onciale cursive : la minuscule insulaire.
- Servent avant tout à la rédaction de livres religieux
- Sont accompagnées d’initiales monumentales décorées très spécifiques à l’art insulaire.
Et vous, que pensez-vous des écritures insulaires ? Les trouvez-vous élégantes ? Lisibles ?
Sauriez-vous maintenant les reconnaître ?
Dites-moi tout en commentaire !
Sources :