Vous avez toujours rêvé de créer des enluminures élégantes, mais vous ne savez pas par où commencer ? Si votre réponse est “oui”, sachez que vous n’êtes pas seul et que cet article est fait pour vous ! Alors sans plus attendre, continuez votre lecture pour savoir enfin comment réussir vos premières enluminures.
En tant que débutant, il est facile de se sentir submergé par la complexité de l’enluminure, et c’est normal. C’est pourquoi avant de vous lancer, il est important de connaître vos forces et vos faiblesses, et cela passe par une chose simple et essentielle : un bilan de compétences.
L’idée est de faire un état des lieux de vos aptitudes manuelles et artistiques. Cela vous permettra de dégager vos forces et vos faiblesses en matière d’enluminure. Mais dans le cas où vous commenceriez de zéro, croyez-moi quand je dis que vous n’avez pas besoin d’être un artiste accompli pour réussir une belle enluminure. 😉
Eh non ! pas besoin de maîtriser le dessin ou d’être un expert en peinture avant de se lancer ! L’enluminure repose autant sur la précision que sur la créativité, et même un débutant peut réaliser une œuvre impressionnante pour peu qu’il s’y prenne avec méthode.
Croyez-en mon expérience !
Pour la première enluminure que j’ai faite, avant d’entrer à l’ISEEM, je me suis lancée dans une paire de lettrines aux initiales de mon père.
Le livre dont je me suis servie pour ces lettres était le suivant : Lettrines enluminées, de Margaret Morgan*. Il propose un large panel de modèles dans les styles d’enluminure les plus courants et il est, même aujourd’hui, une bonne source d’inspiration pour moi.
Sur le moment, je me suis dit que ça ne serait pas si compliqué que ça, étant donné qu’il ne s’agissait que de deux lettres avec un peu de motifs végétaux.
Je suis donc partie bille en tête, dessinant en suivant une structure que je pensais être adéquate et peignant au petit bonheur la chance. Et bien, devinez quoi ? Jamais je ne m’étais autant arraché les cheveux, et j’ai mis presque deux fois plus de temps que ce que j’avais calculé à l’origine.
Car même si je savais dessiner, ma méthodologie était médiocre. Quant à la peinture, autant dire que là, je ne savais pas du tout ce que je faisais.
J’ai eu les yeux plus gros que le ventre, et mon but, ici, est de faire en sorte que cela ne vous arrive pas ! Même si vos ambitions sont élevées, et je comprends qu’elles puissent l’être, je vous promets que vous y gagnerez plus en prenant votre temps qu’en voulant brûler les étapes.
Dans ce monde où tout va si vite, pourquoi ne pas profiter de l’enluminure pour faire une pause ?
La méthode
Voilà donc la méthode que je recommande à chaque fois. Sur ce point, désolée de vous décevoir, mais il n’y a pas de secrets : il faut évidemment s’exercer. Je l’ai dit dans mon article précédent, les acquis se construisent avec le temps et la répétition du geste. Cela vaut autant pour le dessin que pour la peinture.
Alors, même si vous partez de zéro en terme de compétences, faites des essais avant de vous lancer, même un peu !
Pour commencer
N’ayez pas les yeux plus gros que le ventre ! Choisissez des motifs simples ! Comme le disait un certain chevalier, “mieux vaut partir plus bas, quitte à arriver plus haut que prévu !”. Et c’est tellement vrai !
Pour le dessin
Reproduisez vos motifs en commençant par les décomposer à l’aide de formes géométriques basiques comme des ronds, des triangles ou des carrés. Puis apportez-leur des détails au fur et à mesure.
Allez toujours du plus global au plus détaillé.
Au début, je sais, ça sera peut-être ennuyeux, ou fastidieux. Mais en le faisant, non seulement vous habituez votre œil à décomposer les formes, mais aussi votre main à exécuter le geste que vous souhaitez.
Vous n’imaginez pas le nombre de ronds et de lignes que j’ai tracé durant ma formation…
Pour la peinture
Exercez vous sur de petites surfaces. Ne commencez pas par vouloir remplir des pages entières. Apprenez à connaître la texture de vos pigments et la manière dont ils réagissent entre eux quand vous les posez.
Eh oui, car les pigments ne sont pas tous faits du même minéral ou végétal, et quand certains seront pâteux, d’autres seront fluides et lisses. Quand deux pigments se mélangeront parfaitement, d’autres ne pourront pas rester liés de manière homogène…
Exemples
Commencez à vous exercer avec de petits motifs végétaux ou des lettrines simples. Les manuscrits gothiques en regorgent !
A retenir
En arrivant à l’ISEEM, je n’avais quasiment jamais tenu un pinceau de ma vie. Et dix mois plus tard, je réalisais une enluminure gothique sur un format A4. Mais ça n’est pas arrivé du jour au lendemain. Je me suis exercée des heures, durant des semaines, pour en arriver à ce résultat. Alors je ne vous dis pas d’y passer des heures, seulement qu’en persévérant sans brûler les étapes, il est possible d’atteindre un niveau que vous n’auriez peut-être pas imaginé.
Mais même quand on débute, il est possible de réussir ses premières enluminures, pour peu que l’on fasse preuve de méthode.
Voilà donc ce qu’il faut retenir :
Tout d’abord, soyez conscient de vos capacités réelles, même s’il n’est pas nécessaire d’avoir des acquis solides avant de se lancer.
Ensuite, n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre. C’est important !
Puis décomposez vos motifs à l’aide de formes géométriques basiques et apprenez à connaître vos pigments.
Et enfin, lancez-vous !
Dites-moi donc en commentaire où vous en êtes dans votre parcours, si vous avez du mal à ne pas brûler les étapes.
Et sur ce, je vous dis à très bientôt !