Voilà une question que je me suis posée cette semaine, suite à un échange avec une collègue et ancienne camarade de l’ISEEM. Après avoir vu une de ses story sur Instagram dans laquelle elle présentait la page d’un manuscrit sur laquelle figuraient des drapés fabuleux, j’ai eu envie de m’y essayer. Sauf que j’ai douté de ma capacité à réussir, car il faut bien l’avouer, ça fait un certain temps que j’ai peint sérieusement. Je me suis donc posé cette question, en me disant qu’il serait intéressant pour vous d’en connaître la réponse : les acquis se perdent-ils ?
Depuis l’automne dernier, j’ai enchaîné les périodes durant lesquelles je n’ai ni peint, ni calligraphié. En effet, entre famille, déménagement et reprise d’un emploi salarié, j’ai préféré consacrer le temps que j’avais à partager mes connaissances en alimentant ce blog plutôt qu’à pratiquer.
Mais à l’heure où je dois m’y remettre pour finaliser les différents ateliers qui se tiendront dans quelques semaines, il est temps de constater les acquis qu’il me reste et ceux que je vais devoir me réapproprier.
Quels sont-ils ?
Je pense qu’on peut les séparer en deux types :
- Les acquis de base
- La dextérité
Les acquis de base
Les acquis de base, comme leur nom l’indique, c’est la base. C’est l’apprentissage théorique des techniques : par exemple, dans quel ordre poser les pigments. Mais c’est également l’apprentissage des gestes nécessaires pour réaliser ces techniques : comment tenir son pinceau ou sa plume pour obtenir l’effet désiré.
Je pense qu’à force de pratique, on s’imprègne de la théorie, tout comme de la mémoire du geste. Et pour citer cette phrase que vous avez déjà entendue 1000x, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je suis assez d’accord avec l’idée, dans la mesure où les acquis de base sont solides.
Pour pouvoir se remettre à peindre et calligraphier convenablement après une longue période creuse, je pense qu’il faut avoir acquis une certaine mémoire du geste. Et cela ne peut se faire qu’en pratiquant de manière intense.
Pour ma part, après avoir peint et calligraphié quasiment tous les jours durant un an et demi, soit des centaines d’heures, la mémoire musculaire, je l’ai acquise. Tout comme la théorie. Je n’ai donc aucun souci à me faire de ce côté-là, que ce soit pour la peinture comme pour la calligraphie.
Mais il y a un “mais”. Ce serait trop facile, sinon.
La dextérité
Car oui, certains acquis se perdent. Et s’il n’est pas question ici de mémoire du geste, il est question de dextérité. Savoir reproduire un geste, c’est bien. Pouvoir le reproduire précisément, surtout en enluminure, c’est mieux.
Alors, si la précision peut revenir assez rapidement, elle ne le fera pas sans une certaine dose de répétition… et de crispation. En tout cas, chez moi.
Dites-moi d’ailleurs en commentaire si vous aussi vous souffrez de courbatures quand vous reprenez la calligraphie après une longue période de creux.
Car personnellement, après une longue période d’arrêt, mon corps n’est plus habitué à tenir la posture aussi longtemps que nécessaire. Ma main se crispe, mon bras devient aussi raide que du bois, et mon dos, n’en parlons pas.
En réalité, seule une pratique régulière peut m’éviter ces souffrances.
Conclusion
Alors, les acquis se perdent-ils ?
Je dirais qu’avec un apprentissage solide, les acquis les plus importants ne se perdent pas. Quand la mémoire du geste est ancrée, elle reste et devient un réflexe. Le plus difficile, à mon sens, est de continuer à entraîner son corps à reproduire le geste correctement. C’est comme le sport. Si on n’entraîne pas ses muscles régulièrement, on sera incapable de pratiquer, même si le corps se souvient de comment faire.
Voilà pourquoi même si je sais que je peux encore peindre et calligraphier, je doute. Pas de mes capacités réelles, mais surtout de ma dextérité.
Je m’y remets donc petit à petit et dès à présent, alors que mes premiers ateliers ne se tiendront pas avant des semaines. C’est d’abord pour me rassurer, mais avant tout pour ne pas me faire de mal. Je commence donc avec des sessions de travails assez courtes, puis je les allonges, jusqu’à ce que je puisse retrouver la dextérité et l’endurance qu’il me faudra pour le jour J.
Voilà qui est tout pour cet article, j’espère qu’il vous aura plu ! Si c’est le cas, partagez-le autour de vous et donnez-lui un petit pouce en l’air, c’est une manière aussi simple qu’efficace de me soutenir !
Et avant de partir, racontez-moi vos expériences de reprise en commentaire. Est-ce que je suis la seule à me crisper sur mes pinceaux après une longue pause ?
Sur ce, je vous dis à très bientôt !