Bonjour et bienvenue ! Cette semaine, je continue de vous présenter des manuscrits de l’école de Charles le Chauve. Cette fois-ci, il s’agit du Psautier de Charles le Chauve, conservé à la BNF sous la cote latin 1152.
Détails
Il s’agit d’un manuscrit en parchemin relié de 173 folio à longues lignes.
Il a une taille de 240×190 mm.
Rédigé en latin en lettres d’or, il date de la moitié du IXe siècle (842-869)
On y retrouve des capitales romaines, l’onciale et la rustique.
Description
Ce manuscrit a été commandé par Charles II le Chauve et exécuté par Liuthard, le chef d’atelier de l’Ecole du Palais autour des années 869-870.
Il s’agit d’un Psautier gallican. Les divisions liturgiques sont marquées par de grandes initiales d’or à entrelacs. Il ne contient ni hymnes ni antiennes, mais seulement les versets, leçons et répons de l’office.
La reliure de ce volume, en dépit de quelques manques et accidents et d’au moins un remontage, est la seule reliure d’orfèvrerie carolingienne à nous être parvenue en l’état.
Le manuscrit a été donné par les chanoines de Metz à Colbert en 1674.
Source : notice de la BNF
Photo
Le dessin
Le trait est similaire au manuscrit que je vous ai présenté la semaine dernière : beaucoup moins soigné que dans les manuscrits du groupe d’Ada et plus nerveux. Les poses des personnages sont dynamiques. Ca n’est pas évident avec St Jérôme ou Charles le Chauve, mais ça l’est dans la pleine page représentant David et ses musiciens. Les drapés sont foisonnants.
De façon générale, le souci est apporté aux détails : au niveau des plis des vêtements et des tentures, mais surtout, dans les décors végétaux et d’orfèvrerie.
La couleur
La palette de couleurs tourne autour du rouge (minium, vermillon, pourpre et violet), du vert et du bleu. Il y a des traces de brun et de jaune dans les vêtements et les décors.
Globalement, la qualité de la pose des pigments est assez inégale, et je ne sais pas si c’est dû à la technique ou à la détérioration du manuscrit. Les couleurs sont encore très compartimentées, même si les ombres et lumières sont travaillées.
Encore une fois, l’or est utilisé à profusion, en aplats et en filigranes.
Mon avis
Comme le manuscrit précédent, celui-ci ne figure pas parmi mes préférés à cause de son style graphique ou de la pose de ses pigments. Néanmoins, les décors, et particulièrement, les encadrements et les motifs végétaux sont d’une qualité remarquable.
C’est la raison pour laquelle je tenais à vous partager ces manuscrits, car ces décors sont typiques de l’école de Charles le Chauve.
Voici une petite comparaison des deux manuscrits
Et un gros plan des décors de l’encadrement de la lettrine. Honnêtement, je trouve ça fascinant.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Dites-moi en commentaire quel style vous préférez et ce que vous pensez de ce nouveau manuscrit !