Mercredi, c’est manuscrit !
Cette semaine, je continue la série de manuscrits mérovingiens pour rester dans le thème de mes articles de fond ainsi que de mon défi. Je vous présente le second folio d’une double page d’une des version du Sacramentarium Gelasianum, celui-ci étant conservé à la Bibliothèque Vaticane sous la cote reg.lat.36
Description
Il s’agit d’un codex en parchemin relié de 195 folios.
Il a une taille de 260×172 mm.
Rédigé en latin, il date du VIIIe siècle (701-725)
On y retrouve des capitales monumentales richement décorées, des capitales colorées et stylisées ainsi que de la minuscule mérovingienne.
Photos
Pour rappel
Pour rappel, les caractéristiques de l’enluminure mérovingienne sont les suivantes :
- Une représentation abondante d’animaux
- Un dessin naïf très peu représentatif de la réalité.
- Les corps sont disproportionnés (hommes et animaux), allongés et en entrelacs
- Les yeux sont dessinés en amandes ou en gouttes d’eau sans paupière et avec simplement une pupille
- Les oreilles sont simples ou en « chou-fleur »
- La bouche est simple
- L’utilisation de lettres zoomorphes est très répandue (ichtyomorphe et ornithomorphe/aviforme)
- Les formes sont compartimentées, faisant écho aux bijoux et autres ornements damasquinés de l’époque.
Pou plus de détails, consultez l’article consacré au style graphique mérovingien
Mon avis
Voici donc le folio de droite de la première double page enluminée de ce manuscrit.
Une croix massive se trouve sur la gauche de la page. Elle est richement décorée, à la fois par des motifs floraux et géométriques. Ces derniers sont d’ailleurs inspiré de travaux d’orfèvrerie. La croix est également décorée de nombreux oiseaux et poissons, les motifs les plus représentés dans l’enluminure mérovingienne.
La palette de couleurs est la même que celle de la page qui lui fait face : du jaune orpiment dont la couleur est passée, du orange minium, du vert certainement de cuivre, un rose violacé qui pourrait être du folium, mais surtout, du bleu indigo. Les couleurs sont posées en aplats, chacune de façon compartimentée.
Je ne sais pas de cette page ou de la précédente laquelle je préfère. Elles sont toutes les deux très riches. Ceux qui me connaissent savent que j’aime tout ce qui est encadrement. Mais j’apprécie aussi le genre de page qui contient une décoration massive comme celle-ci sans pour autant rentrer dans un cadre.
Et vous, laquelle préférez-vous ?
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Merci! Je commence à étudier cet art et ces connaissances que vous m’offrez sont passionnantes. Style, couleurs et formes, histoire.
Merci pour votre retour, je suis ravie que mes publications vous plaisent. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas, j’essayerai de vous répondre au mieux !