Plus qu’avoir un diplôme, avoir un titre. Celui d’Enlumineur de France. C’est ce que je voulais quand je me suis inscrite à l’école d’enluminure d’Angers. Dit comme ça, ça peut paraître pompeux, mais derrière ce titre se cachait le gage d’un savoir-faire et la transmission de techniques ancestrales. Seulement, cette récompense, je ne l’ai pas obtenue du jour au lendemain. Il m’a fallu beaucoup d’heures d’apprentissage et de travail, dont un projet titanesque : celui de réaliser un manuscrit de A à Z.

Car oui, la clé pour l’obtention du diplôme d’enluminure, c’est la validation d’un manuscrit réalisé de toute pièce selon un cahier des charges bien précis. Mes camarades et moi avons donc été jugés par nos pairs, pour notre originalité et notre maîtrise des techniques de peinture et de calligraphie du Moyen-Âge.
Les contraintes
En théorie
La première des contraintes, c’est donc celle du temps. J’avais un an, à partir de la rentrée scolaire, pour réaliser mon manuscrit du début à la fin.
Ensuite, vient le cahier des charges. Il me fallait choisir deux styles d’enluminure parmi les cinq que comptent l’enluminure occidentale du Moyen-Âge. Il fallait également inclure au moins quatre pleines pages, des décors de texte et calligraphier ledit texte.
Bien entendu, une fois le ou les styles choisis, il fallait évidemment respecter les codes et caractéristiques de ces derniers.
En pratique
Pour ma part, j’ai choisi le style carolingien. Je l’ai su dès que j’ai découvert ce style, je ne sais pas pourquoi, il m’est tombé dessus.
Du coup, il fallait que j’inclue dans mon manuscrit au moins quatre pleines pages du style de l’époque, c’est à dire, très souvent pourprée, et encore plus souvent avec de l’or à profusion. J’ai donc tout de suite su que mon manuscrit allait me coûter un bras, mais ça, c’est une autre histoire. Heureusement que je me débrouillais plutôt bien en pose d’or, sinon, je me serais tirée une balle dans le pied.
Quant à l’écriture, il était difficile de choisir autre chose que la caroline, même si ça n’est pas la seule écriture que j’ai utilisée.
Maintenant, si vous avez bien suivi, vous devez vous être rendu compte qu’au début de cet article, je parlais de choisir deux types d’enluminure pour le projet. Eh bien, disons que ça ne collait pas avec mon idée de base, et que j’ai dû m’adapter.
Les idées
Si certains ont eu du mal à trouver l’idée de leur manuscrit, j’avais la mienne dès mon entrée à l’école. Je voulais parler de la série de Fantasy que j’écrivais à l’époque (et que j’écris toujours) pour mêler mes deux passions.
Maintenant :
- Qui dit Fantasy, dit worldbuilding, et bien souvent, divinité.
- Qui dit Enluminure, dit livre sacré.
Pour faire le lien entre mon récit de Fantasy et l’Histoire avec un grand H, mon idée était donc de représenter les divinités que j’avais inventées à la manière de ce qui était fait au Moyen-Âge, et plus particulièrement, autour de la période carolingienne.
Je sais, “autour de la période carolingienne”, ça paraît vague dit comme ça, mais c’est fait exprès et ça a son importance. Car souvenez-vous, l’idée de choisir deux types d’enluminure ne m’arrangeait pas, et voilà pourquoi : j’avais 5 divinités à représenter, avec leurs spécificités et leurs identités propres. Coller au seul style carolingien était pour moi impensable, tout comme se limiter à deux styles d’enluminure. J’ai donc réussi à contourner le problème, et vous comprendrez comment un peu plus tard.
A retenir
Une fois les contraintes et les idées prises en compte, j’avais un an pour donner vie à ce projet. Il fallait que je représente les 5 divinités de mon monde, et donc que je réalise 5 chapitres dans le style carolingien. Et parce qu’il s’agit de Fantasy, il fallait absolument que je réalise une carte. C’est ce dont je vous parlerai la prochaine fois.
C’est tout pour cette semaine ! J’espère que cette plongée dans la réalisation de mon manuscrit vous a plu. Si c’est le cas, partagez cet article autour de vous, likez-le et abonnez-vous à ma newsletter pour ne pas louper la suite de l’aventure !
Sur ce, je vous dis à très bientôt !